Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
esprit-universel.overblog.com

La tradition islamique est, en tant que « sceau de la Prophétie », la forme ultime de l’orthodoxie traditionnelle pour le cycle humain actuel. Les formes traditionnelles qui ont précédé la forme islamique (Hindouisme, Taoïsme, Judaïsme, Christianisme,…) sont, dans leurs formulations régulières et orthodoxes, des reflets de la Lumière totale de l’Esprit-universel qui désigne Er-Rûh el-mohammediyah, le principe de la prophétie, salawâtu-Llâh wa salâmu-Hu ‘alayh.

René Guénon - Le « Secret » de la Grande Pyramide

René Guénon - Le « Secret » de la Grande Pyramide

G. Barbarin – Le Secret de la Grande Pyramide ou la Fin du Monde adamique (Éditions Adyar, Paris).

Qu’il y ait un « secret » de la Grande Pyramide, soit qu’elle ait été un lieu d’initiation, comme nous le disions plus haut, soit que, par son orientation et ses proportions, elle représente comme un résumé de certaines sciences traditionnelles, soit que même les deux choses soient vraies en même temps, car elles sont loin d’être inconciliables, cela est très probable, d’autant plus que certaines traditions plus ou moins déformées, mais dont l’origine remonte sans doute fort loin, semblent bien y faire allusion : mais que les modernes aient retrouvé ce « secret », c’est là ce qui semble beaucoup plus douteux. Il a été beaucoup écrit là-dessus, et notamment sur les mesures de la Pyramide ; certaines constatations géométriques, géodésiques, astronomiques, semblent bien acquises et ne manquent pas d’intérêt, mais elles sont en somme bien fragmentaires, et, à côté de cela, on a fait aussi bien de la fantaisie ; du reste, est-on même sûr de savoir au juste ce qu’était l’unité de mesure employée par les anciens Égyptiens ? L’auteur de ce livre donne d’abord un aperçu de tous ces travaux, y compris les hypothèses les plus bizarres, comme celle qui veut découvrir une carte des sources du Nil dans la disposition intérieure de la Pyramide, et celle suivant laquelle le « Livre des Morts » ne serait pas autre chose qu’une description et une explication de cette même disposition ; nous ne pouvons d’ailleurs pas être de son avis lorsqu’il dit que les connaissances géométriques et autres dont on retrouve là le témoignage « ne sont qu’une expression de la science humaine » et rien de plus, car cela prouve qu’il ignore la véritable nature des sciences traditionnelles et qu’il les confond avec les sciences profanes…

Mais laissons cela, car ce n’est pas, en somme l’objet principal de ce volume : ce dont il s’agit ici surtout, et qui est d’un caractère bien plus fantastique, ce sont les « prophéties » qu’on a voulu découvrir en mesurant, d’une façon qui n’est d’ailleurs pas dépourvue d’arbitraire, les différentes parties des couloirs et des chambres de la Pyramide, pour faire correspondre les nombres ainsi obtenus à des périodes et à des dates de l’histoire. Depuis assez longtemps déjà, il est fait autour de cette théorie, surtout en Angleterre, une extraordinaire propagande dont les intentions semblent plutôt suspectes et ne doivent pas être entièrement désintéressées ; certaines prétentions concernant la descendance des « tribus perdus d’Israël » et autres choses de ce genre, sur lesquelles l’auteur passe plutôt rapidement, n’y sont probablement pas tout à fait étrangères… Quoi qu’il en soit, il y a dans tout cela une absurdité qui est tellement manifeste que nous nous étonnons que personne ne semble s’en apercevoir ; en effet, à supposer que les constructeurs de la Pyramide y aient réellement inclus des « prophéties », deux choses seraient plausibles : c’est, ou que ces « prophéties », qui devaient être basées sur une certaine connaissance des « lois cycliques », se rapportent à l’histoire générale du monde et de l’humanité, ou qu’elles aient été adaptées de façon à concerner plus spécialement l’Égypte ; mais ce n’est ni l’un ni l’autre, puisque tout ce qu’on veut y trouver est ramené exclusivement, au point de vue du Judaïsme d’abord et du Christianisme ensuite, de sorte qu’il faudrait logiquement conclure de là que la Pyramide n’est point un monument égyptien, mais un monument « judéo-chrétien » ! Encore convient-il d’ajouter que tout y est conçu suivant une soi-disant « chronologie » biblique conforme au « littéralisme » le plus étroit et, disons-le, le plus protestant ; et il y aurait encore bien d’autres remarques curieuses à faire : ainsi, depuis le début de l’ère chrétienne, on n’aurait trouvé aucune date intéressante à marquer avant… celle des premiers chemins de fer ; il faut croire que ces antiques constructeurs avaient une perspective bien moderne dans leur appréciation de l’importance des événements ; cela, c’est l’élément grotesque qui, comme nous le disons d’autre part, ne manque jamais dans ces sortes de choses, et par lequel se trahit leur véritable origine…

Maintenant, voici ce qu’il y a peut-être de plus inquiétant dans toute cette affaire ; la date du 15-16 septembre 1936 est indiquée, avec une étonnante précision, comme devant marquer l’entrée de l’humanité dans une ère nouvelle et l’« avènement du renouveau spirituel » ; en fait, il ne semble pas que rien de particulièrement frappant se soit produit à cette date, mais qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire au juste ? L’auteur évoque à ce propos nombre de prédictions plus ou moins concordantes, et dont la plupart sont bien suspectes aussi, soit en elles-mêmes, soit surtout par l’usage que veulent en faire ceux qui les répandent ; il y en a trop pour qu’il s’agisse d’une simple « coïncidence », mais, pour notre part, nous ne tirons de là qu’une seule conclusion : c’est que certaines gens cherchent actuellement à créer par ce moyen un « état d’esprit » favorable à la réalisation prochaine de « quelque chose » qui rentre dans leurs desseins ; et, comme on pourra s’en douter sans peine, nous ne sommes certes pas de ceux qui souhaitent la réussite de cette entreprise « pseudo-spirituelle » !

[René Guénon, Études Traditionnelles, novembre 1936, compte-rendu du livre de G. Barbarin – Le Secret de la Grande Pyramide ou la Fin du Monde adamique (Éditions Adyar, Paris).]

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
U
L'auteur Sandrine Desse, dans son roman, L'histoire proscrite, propose une théorie assez intéressante à ce sujet:<br /> "...Ebloui, Cyril caressa respectueusement la pierre du<br /> Sphinx. Tout à son bonheur, il en oublia les hommes<br /> armés qui les escortaient. Alexis le couvait d’un regard<br /> souriant. Dominique, en sueur, peinait à les suivre. Son âge<br /> et son poids ne s’accommodaient pas à cette torride<br /> chaleur.<br /> « – Je suis en train de crever d’avoir fait trois pas et tu<br /> voudrais me faire croire que ce sont des humains qui ont<br /> construit ça ? Si c’était le cas, il y aurait plus de squelettes<br /> que de grains de sable, ici ! Alexis lui tapota doucement le<br /> ventre du bout de son index.<br /> – Cher ami, je pense que le principal secret réside dans<br /> une nourriture moins riche…<br /> – Ils étaient sensés porter bien plus sur leur dos que<br /> moi sur le ventre… Bon Dieu, je suis en train de cuire !<br /> Cyril lui lança un regard incrédule, puis son visage<br /> s’illumina.<br /> – Si ça a l’air impossible, c’est qu’ils ne l’ont pas fait.<br /> L’explication la plus logique est toujours la plus proche de<br /> la vérité. Les théories les plus folles circulent pour<br /> expliquer le mode de construction de ces monuments. Une<br /> des théories qui fâchent le plus les égyptologues est celle de<br /> la pierre réagglomérée à partir de calcaire désagrégé émise<br /> par Joseph Davidovits en 1978. Et pourtant, les dernières<br /> recherches scientifiques tendent à lui donner raison,<br /> d’autant plus que le calcaire argileux est naturellement <br /> présent sur les lieux de la construction. Sa théorie visait à<br /> trouver une réponse pratique aux difficultés liées au<br /> transport, au levage ou à l’ajustement très serré des blocs,<br /> ainsi qu’à d’autres questions réputées insolubles comme la<br /> fabrication des statues et des vases de pierre dure aux<br /> formes fines et à l’aspect de surface soigné qui semblent<br /> impossibles à réaliser par des méthodes de taille, surtout à<br /> une époque où l’outillage était essentiellement de pierre et<br /> de cuivre. Joël Bertho va dans ce sens en affirmant que<br /> d’importants blocs de pierres concaves et convexes<br /> s’assemblent parfaitement au millimètre près ce qui est<br /> impossible à faire en taillant les pierres. Avec une<br /> extraordinaire mauvaise foi, Jean-Claude Golvin a retoqué<br /> ces théories en répondant que la provenance de toutes les<br /> sortes de pierres constituant les pyramides est parfaitement<br /> connue, les pierres des assises étant en calcaire silicieux<br /> provenant de Gizeh même où les carrières sont encore<br /> visibles, le parement venant de Tourah et le granite des<br /> chambres funéraires étant issu des carrières d’Assouan. Il<br /> ajoute en conclusion qu’il ne voit pas pourquoi les<br /> Egyptiens se seraient compliqué la tâche en fabriquant de<br /> la pierre alors qu’ils en avaient à revendre. On pourrait lui<br /> répondre en lui disant qu’ils l’ont fait pour les mêmes<br /> raisons que nous préférons utiliser aujourd’hui le béton<br /> pour nos constructions. Ça facilite la manutention, et ça<br /> améliore l’étanchéité et la solidité de la structure. Mais si je<br /> crois que Davidovits a raison sur le principe, je crois qu’il<br /> se trompe sur la méthode. Il est compliqué de trouver de<br /> l’eau dans le désert, or c’est un élément essentiel pour<br /> agglomérer la poudre de calcaire et un liant quelconque.<br /> Par contre, le soleil est généreux… Avez-vous entendu<br /> parler du four solaire d’Odeillo ? Grâce à lui, on peut <br /> obtenir en quelques secondes des températures supérieures<br /> à 3500°C. Pour en construire un, il suffit de savoir<br /> fabriquer des miroirs. Or, on en a régulièrement retrouvé<br /> dans les sépultures. Et le calcaire entre en fusion à 840°C<br /> seulement. Ce sont bien des pierres moulées. Fondues et<br /> moulées. Ces hommes ne se sont pas inutilement épuisés à<br /> transporter ces pierres monumentales. Ils ont tout<br /> simplement transporté des sacs de poudre calcaire jusqu’au<br /> four solaire et les ont fondus puis moulés directement sur<br /> place, un peu comme nous le faisons avec une<br /> bétonnière…<br /> – Enfin, Cyril, on ne peut pas faire fondre une roche…<br /> Objecta doucement Dominique.<br /> – Ah, c’est nouveau, ça ! Et le magma, c’est quoi, à<br /> votre avis ? De la roche fondue ! Ils n’étaient pas plus bêtes<br /> que nous, nos anciens… Il n’y a aucune raison qu’ils<br /> n’aient pas compris ce phénomène naturel. J’en veux pour<br /> preuve qu’une étude paléomagnétique des deux grandes<br /> pyramides d’Egypte a été récemment menée. Elle est basée<br /> sur l’hypothèse que si les blocs ont été fabriqués in situ par<br /> agglomération leurs moments magnétiques auraient été<br /> tous parallèles, orientés à peu près dans la direction nordsud.<br /> Toutefois, si les pyramides ont été construites à partir<br /> de blocs naturels, extraits et transportés depuis les carrières<br /> voisines, ayant subi une rotation aléatoire au cours du<br /> transport et de la construction, alors les directions de leurs<br /> moments magnétiques seraient orientées au hasard.<br /> L’étude conclut que les paléodirections des trois<br /> échantillons présentent l’orientation commune nord-sud,<br /> ce qui permet de penser qu’ils ont été effectivement<br /> produits in situ.<br /> – Je veux bien, Cyril, mais si le revêtement des <br /> pyramides est effectivement en calcaire, si on le soumet à<br /> une décharge électromagnétique, elles tombent en<br /> poussière. Remarqua Alexis.<br /> – Le docteur Philip Callahan a mesuré le calcaire qui<br /> couvre la grande pyramide. Il est diamagnétique. Le granit<br /> rose utilisé à l’intérieur du bâtiment est en revanche l’une<br /> des substances les plus paramagnétiques qui existent. C’est<br /> un sarcophage efficace contre le magnétisme et qui permet<br /> de protéger les matériaux du monument. Il n’est d’ailleurs<br /> pas exclu que des grains de silice aient été volontairement<br /> ou accidentellement mélangés en quantité infinitésimale<br /> au calcaire en fusion, l’émaillant de petits morceaux de<br /> verre qui est un bon isolant si je ne m’abuse.<br /> – Vous avez raison, mais je ne vois pas de traces de<br /> verre autour de nous. Un four d’une puissance telle qu’il<br /> permet la fusion du calcaire aurait transformé le sable qui<br /> l’entourait en verre et nous en aurions des traces visibles !<br /> – Et le verre lybique ! Il y en a 6500 km carrés… Que<br /> vous faut-il de plus ?<br /> – Le désert lybique… Ce n’est pas à côté ! Ça ne plaide<br /> pas en faveur de la fusion et du moulage in situ…<br /> – Je vous le répète : ne les prenez pas pour des idiots,<br /> ces Egyptiens ! Ce verre lybique n’est pour moi que la<br /> preuve qu’ils ont testé leur méthode et leur matériel avant<br /> de passer aux choses sérieuses. On n’a pas construit la<br /> première bétonnière sur le chantier de l’Empire State<br /> Building, nous !<br /> – Alors pourquoi n’y a-t-il pas de verre autour des<br /> pyramides ?<br /> – Parce que le four n’était pas au sol, tout simplement.<br /> Puisqu’il est communément admis qu’ils maîtrisaient l’art<br /> des échafaudages… Je ne vois pas ce qu’il y a d’impossible <br /> à cela…<br /> – CQFD ! Conclut Dominique en lui donnant une<br /> grande bourrade dans l’épaule...."
Répondre