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esprit-universel.overblog.com

La tradition islamique est, en tant que « sceau de la Prophétie », la forme ultime de l’orthodoxie traditionnelle pour le cycle humain actuel. Les formes traditionnelles qui ont précédé la forme islamique (Hindouisme, Taoïsme, Judaïsme, Christianisme,…) sont, dans leurs formulations régulières et orthodoxes, des reflets de la Lumière totale de l’Esprit-universel qui désigne Er-Rûh el-mohammediyah, le principe de la prophétie, salawâtu-Llâh wa salâmu-Hu ‘alayh.

Les Lettres de Moulay al-‘Arabî ad-Darqâwî (2)

fes-morocco-maroc-old-man-with-cats-veil-homme-ave-copie-1.jpgExtraits des lettres 1

 

Al- 'Arabi ad-Darqâwî décrit ainsi sa première rencontre avec son maître spirituel : Cette nuit-là je demandai à Dieu de me confirmer mon intention (de devenir le disciple du maître 'Ali al-Jamal), et je passai toute la nuit à me représenter le maître, à me demander comment il était et comment serait ma rencontre avec lui, sans pouvoir dormir. Le matin, j'allai le trouver à sa zâwiyah (1) au quartier de Rumîlali, située entre les deux cités (de Fès), au bord du fleuve, du côté de la qiblah, là même où se trouve aujourd'hui son tombeau. Je frappai à la porte, et le voici devant moi, en train de balayer la zâwiyah selon son habitude; car il ne cessa jamais de la balayer de sa propre main bénie, chaque jour, malgré son grand âge et sa haute fonction (spirituelle). "Que veux-tu?" me dit-il. "O mon seigneur, - lui répondis-je -, je veux que tu me prennes par la main pour Dieu. (2) Alors il se mit à me réprimander violemment, en cachant son vrai état à mes yeux, avec des paroles comme celles-ci: "Qui donc t'a dit que je prends par la main qui que ce soit, et pourquoi le ferais-je avec toi ?" Et il me chassa; tout cela pour mettre ma sincérité à l'épreuve. Je m'en allai donc, mais la nuit venue, j'interrogeai de nouveau Dieu (au moyen du livre sacré). Puis, ayant accompli la prière du matin, je retournai vers la zâwiyah. J'y retrouvai le maître comme la première fois, en train de balayer la zâwiyah. Je frappai à la porte. Il m'ouvrit, et je luis dis: "Prends-moi par la main, pour Dieu!" Alors il prit ma main et me dit: "Sois le bienvenu!" Il me fit entrer dans sa demeure à l'intérieur de la zâwiyah et me manifesta une grande joie. "O mon seigneur - lui dis-je - depuis combien de temps ai-je cherché un maître spirituel!" - "Et moi, - me répondit-il - je cherchais un disciple sincère." Puis il me transmit les formules du rosaire et l'invocation et me dit: "Va et reviens!" A partir de ce moment, je le fréquentai chaque jour et reçus son enseignement en compagnie de quelques frères d'entre les habitants de Fès...

 

(1) Zâwiyah signifie "coin", "cellule"; on désigne par là les maisons où se réunissent régulièrement les membres d'une confrérie; Ces maisons comportent souvent des habitations pour le sheikh, sa famille et quelques disciples en retraite spirituelle. C'est plus ou moins l'analogue de l'ashram hindou. - La zâwiyah du sheikh 'Ali al-Jamal existe toujours; elle comporte une cour flanquée d'un côté par une modeste habitation et de l'autre par une salle de prière, dans un coin de laquelle se situe le tombeau du saint. Une petite coupole aménagée dans le toit plat surplombe le tombeau.

(2) Ce qui signifie à la fois: donne l'initiation et conduire sur la voie.

 

2

 

La première chose que j'appris de mon maître (que Dieu soit satisfait de lui), était celle-ci: il me chargea de deux paniers remplis de pruneaux. Je les pris par la main au lieu de me les poser sur la nuque, comme il me l'avait indiqué, mais malgré cela, cette chose me pesait beaucoup et m'était si pénible que mon âme (nafs) se contracta; elle s'agitait, se chagrinait et se troublait à l'extrême, à tel point que j'en pleurais presque, - et, par Dieu, je devais encore pleurer à cause de toutes les humiliations, le mépris et le dépit que j'allais subir en cette situation , - car mon âme n'avait jamais encore accepté pareille chose ni baissé la tête (1), et jusque-là j'avais été inconscient de son orgueil, sa révolte et sa corruption ; j'ignorais si elle était orgueilleuse ou non, et aucun des théologiens dont j'avais suivi les cours - et ils étaient nombreux ne m'avait renseigné sur ce point.

 

Or, lorsque je me trouvai dans cette perplexité et peine, voici que le maître avec sa grande intuition vint vers moi, prit les deux paniers de mes mains et me les chargea sur la nuque en disant: "Ainsi fais l'épreuve du bien, pour que tu chasses un peu d'orgueil!" Par ces paroles, il m'ouvrit la porte de la droiture, car j'appris dès lors à distinguer les orgueilleux des humbles, les sérieux des légers, les savants des ignorants, les hommes de tradition des innovateurs et les hommes qui ont de la science et l'appliquent de ceux qui n'ont que de la science sans la mettre en pratique. Par la suite, aucun traditionaliste (sunnî) ne put plus me tromper avec son savoir, ni aucun innovateur avec ses innovations; aucun savant ne m'en imposa plus avec sa (seule) science, aucun (faux) dévot avec ses dévotions, ni aucun (faux) ascète avec ses privations (2). Car le maître (que Dieu soit satisfait de lui) m'avait appris à distinguer la vérité de la vanité et le sérieux de la farce; que Dieu l'en récompense et le protège de tout mal!"

 

(1) Pour un jeune lettré de famille noble, comme al-'Arabî ad-Darqâwî, il était très humiliant d'assumer le rôle d'un porteur de marché aux fruits et légumes. En traversant la ville avec sa charge de pruneaux, il devait rencontrer ses anciens professeurs et collègues ainsi que des membres de sa parenté qui ne manquaient pas de lui faire remarquer l'inconvenance de son rôle. Les masques conventionnels tombés, les vraies intentions des gens se manifestèrent.

(2) Cette confession porte évidemment moins sur le caractère particulier de l'auteur que sur la nature de la psyché (an-nafs) en général, en tant que celle-ci s'oppose à l'esprit (ar-rûh).

 

(Moulay al-‘Arabî ad-Darqâwî, Lettres d'un maître soufi le Sheikh al-‘Arabî ad-Darqâwî, traduites de l'Arabe par Titus Burckhardt).

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